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Montrant la ville au loin.

                                         Et dire que voici

Florence, & que la nuit est si pure, & qu’ainsi Que moi, sous quelque toit de la ville, peut-être, Le regard dans le ciel, le coude à sa fenêtre, Soupire & rêve un pauvre & timide écolier Qui m’a vue une fois & n’a pu m’oublier, Et me garde un amour dont je ne suis plus digne ! Oh ! qu’il n’espère pas que mon cœur se résigne À le laisser partir, celui-là, si jamais Il vient dans mon chemin fatal. Je lui promets Que je ne serai plus la seule malheureuse Et que je n’entends pas faire la généreuse !

ZANETTO, chantant dans le lointain.

       Mignonne, voici l’avril !
       Le soleil revient d’exil ;
       Tous les nids sont en querelles ;
       L’air est pur, le ciel léger,
       Et partout on voit neiger
       Des plumes de tourterelles.

SILVIA. Tout, jusqu’à cette voix si fraîche dans la nuit, M’irrite. La gaîté des autres me poursuit. Je suis triste & maudis le printemps ; il le