Page:Coppée - Œuvres complètes, Prose, t3, 1890.djvu/65

Cette page n’a pas encore été corrigée

comme le Castillet, il sort pour voir la ville et faire sa visite à cette comtesse de Pujade pour qui le docteur Damain lui a donné une lettre d’introduction.

Cette dame habite précisément à quelques pas de l’hôtel, dans une ruelle pareille à un torrent desséché, une maison étroite et farouche ayant à peu près l’air d’une prison, avec des « miradores » grillés comme à Séville ou à Tolède. Félix tire la chaîne de fer toute rouillée qui pend auprès de la porte, — une porte basse et ronde, percée d’un judas, garnie de ferrures et de gros clous rébarbatifs, une de ces portes qui ne semblent pas faites pour s’ouvrir, — et la voit s’entre-bâiller, après une assez longue attente, pour lui montrer la face ridée et le bonnet monastique d’une vieille servante aux yeux de morte.

— « Madame la comtesse de Pujade ? — demande le voyageur.

— Madame la comtesse et sa fille sont à la messe.

— Je ne reste qu’un jour ici... Aurai-je chance de rencontrer ces dames, un peu plus tard ?

— Je ne saurais vous dire. »

L’accueil n’est pas engageant. Félix ne peut