Page:Coppée - Œuvres complètes, Prose, t3, 1890.djvu/54

Cette page n’a pas encore été corrigée


La première fois que le jeune compositeur Félix Travel, avec la permission de son médecin, le docteur Damain, se regarda dans la glace, il poussa un cri de surprise épouvantée.

Comme il était changé, grand Dieu ! Quelle maigreur ! La peau collée aux pommettes ! Et ce teint jaune, et ces yeux meurtris ! Sans doute, il savait bien qu’il avait été très malade. Il avait eu la fièvre, le délire, tout le tremblement. On lui avait brûlé le dos et la poitrine avec des vésicatoires. Une pleurésie, c’est toujours grave. Mais il n’aurait jamais cru que quinze jours de souffrances l’eussent à ce point ravagé. Et puis, comme il se sentait faible ! C’était inquiétant aussi, ce point douloureux qui le brûlait, là, au-dessous de l’omoplate, du côté droit.