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avec des pommes de terre et des oignons le reste du bœuf d’hier soir.


II


Que la musique est nostalgique ! Comme elle évoque douloureusement les vieux souvenirs ! Et combien lamentable, au fond du crépuscule de Novembre, le son pleurard de l’orgue de Barbarie qui joue un vieil air de galop !

A quoi songez-vous en l’écoutant, madame la comtesse, et pourquoi restez-vous debout et comme pétrifiée par la rêverie, près de la haute fenêtre de votre boudoir ? Que peut vous rappeler, à vous, femme heureuse et dans la pleine beauté de vos trente ans, l’ancien air de galop joué là-bas, sur le triste boulevard, au delà des tilleuls dépouillés de votre jardin, par l’orgue de Barbarie gémissant et évocateur ?

Il vous rappelle le vaste amphithéâtre du « Johnson’s american Circus », bondé de visages attentifs, tel qu’il était à l’époque de vos succès