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d’honneur de l’Impératrice, la vieille duchesse de Friedland, excellente femme qui a témoigné, dans ces derniers temps, à Mme Bernard des Vignes un maternel intérêt, vient la voir et l’invite à prendre le thé chez elle, en tout petit comité.

— Vous trouverez là, ma chère amie, une de vos anciennes connaissances, le général de Voris.

Accepter, ce serait, pour une femme du caractère de Mme Bernard, donner un espoir au général, s’engager presque avec lui. Elle s’excuse, donne un prétexte, mais, elle reste pleine de trouble.

Pourquoi donc a-t-elle refusé ? Ce mariage, qui satisferait d’ailleurs toutes les convenances, n’aurait rien que de doux et de consolant pour elle. Elle y a réfléchi, et très sérieusement. Son cœur, interrogé tout bas, plaide en faveur de M. de Voris. Elle s’est déjà demandé : « Pourquoi pas ? » Elle est sur le point de se répondre : « Oui ». Qu’est-ce donc qui l’arrête au seuil de ce refuge où, après tant de souffrances, elle pourrait goûter un peu de tendre repos ? Qu’est-ce donc qui la fait hésiter ?