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d’Hécube ; tandis qu’en bas, dans la loge, sur le lit d’où l’on a ôté l’édredon rouge, Henriette est étendue, le corsage ouvert, la figure molle de larmes, et s’évanouit pour la deuxième fois dans les bras de la bonne mère Renouf, qui lui mouille les tempes avec du vinaigre et lui parle en chantonnant comme à un enfant malade.


XIII.

Après la mort d’Armand, ce fut, entre tous ceux qui connaissaient Mme Bernard des Vignes, une véritable conspiration de la pitié pour ne pas laisser la malheureuse mère seule avec son désespoir, pour l’entourer et la distraire. Elle recueillit alors le bénéfice de sa noble existence, toute d’honneur et de vertu, trouva des amitiés là où elle ne croyait avoir que des relations mondaines, découvrit des sentiments sincères en des femmes qu’elle avait jugées jusqu’alors très superficielles. La solitude où elle avait d’abord voulu s’enfermer, obéissant à