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chercher le docteur Forly. Qu’il vienne tout de suite, tout de suite !

Et elle reste là, impuissante, ne sachant que faire, regardant son fils qui se cache la tête dans l’oreiller et pousse de gros soupirs de souffrance.

Enfin, au bout d’un quart d’heure, Léontine reparaît, suivie du médecin de la famille, qu’elle a eu la chance d’attraper juste au moment où il montait en voiture pour aller à son hôpital.

C’est un vieux praticien aux façons méthodiques et un peu surannées, qui écrit solennellement en tête de ses ordonnances : « Je conseille », et qui ne manque pas de terminer ses formules par les trois lettres cabalistiques M.S.A. (misce secundum artem). Mais il est fameux pour la sûreté de son diagnostic, pour son coup d’oeil médical.

Il s’assied auprès du lit en ôtant ses gants avec lenteur, tâte le pouls du malade, l’examine, l’interroge, puis il se lève, en déclarant d’une voix cordiale :

— J’en ai vu bien d’autres. Nous viendrons bien à bout de ça.

Mais sa bonne humeur sonne faux, et dès qu’il a tourné la tête, Mme Bernard a vu qu’il fronçait