Page:Coppée - Œuvres complètes, Prose, t3, 1890.djvu/344

Cette page n’a pas encore été corrigée

toi ! toi ! suivre le premier jupon venu ! Faire attention à cette ouvrière, si commune, à peine jolie ! Vraiment, je t’aurais cru plus dégoûté !... En voilà assez ! Je compromettrais ma dignité de mère et d’honnête femme à parler plus longtemps d’une telle turpitude. Avec ta permission, nous n’ouvrirons plus la bouche sur ce sujet. J’ai même eu tort de m’emporter, de te faire des reproches. Laisse-moi espérer que tu ne tarderas pas à t’en adresser toi-même, et de plus sévères que les miens... Une drôlesse pour qui j’ai eu de la bonté ! Une misérable petite intrigante que j’avais protégée, attirée chez moi, et qui débauche mon fils !... Non ! Armand, ce n’est pas sérieux. Tu ne sais ce que tu dis. Et bientôt, demain peut-être, quand tu auras un peu réfléchi, quand ton détestable caprice aura passé, tu rougiras d’avoir osé me dire que tu aimais cette fille !

Comme elle s’y prenait mal, la pauvre femme ! Comme elle avait tort d’offenser son fils dans son amour ! Déjà, il n’était plus à ses genoux, il ne pleurait plus sur ses mains, avec des cajoleries de petit enfant. Tout frémissant, il s’était relevé, et, respectueux, mais les yeux secs, la voix enrouée :

— Je t’en supplie, ma mère, lui disait-il,