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prend un fils à sa mère et le lui renvoie les sens troublés et les yeux meurtris, celle-là était, pour la Corse rancunière, pour la chaste veuve du débauché, pour la mère exigeante et jalousé, une ennemie d’avance exécrée, à laquelle elle ne pouvait penser sans serrer les dents et sans trembler de colère.


IV.

Cette rivale future, Mme Bernard des Vignes l’introduisit elle-même dans sa maison, au moment où son fils, qui venait d’atteindre sa vingtième année, commençait ses études de droit.

Elle s’appelait Henriette Perrin et était une simple ouvrière en journées. Une amie de Mme Bernard, personne extrêmement charitable, lui avait chaudement recommandé cette jeune fille. A peine âgée de dix-neuf ans, orpheline de père et de mère, elle n’avait pour vivre que son gain,— trois francs par jour et nourrie,— et trouvait encore moyen, avec d’aussi faibles