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Le vagabond est effrayant, et la campagne est magnifique.

C’est un de ces rôdeurs comme on en rencontre assez souvent au temps des moissons, et celui-ci a si mauvaise mine qu’on a dû le repousser de toutes les fermes où il est entré pour demander du travail. Le pied de frêne sur lequel il s’appuie a moins l’air d’un bâton de voyageur que d’une trique de meurtrier ; et, sous le revers de sa veste de toile, encrassée de sueur et de poussière, il doit y avoir un ignoble numéro, imprimé à l’encre grasse, une matricule de bagne ou de prison.

Quel âge a-t-il ? Le malheur n’en a pas. Grand et sec, il marche avec la souplesse d’un jeune homme, et pourtant la rude moustache jaune qui