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cueillir du persil ou arracher une salade. C’est extraordinaire, mais c’est ainsi. Cette chose monstrueuse existe, pas très loin de la tour Eiffel, dans la même ville que le Chat Noir.

L’endroit est charmant, et si paisible ! À peine, de temps à autre, le roulement étouffé d’une voiture qui passe dans les rues du voisinage ; puis, à des heures régulières, quelques notes de clairon, à gauche, dans la cour d’une caserne mitoyenne, ou bien deux ou trois coups de cloche, à droite, dans le couvent prochain. Les nouveaux emménagés des maisons d’alentour commencent par se préoccuper de toutes ces sonneries. Ils arrivent à s’y connaître, disent bientôt : « Ça, c’est pour la soupe », ou : « Voilà la messe, — l’Angelus. » Mais, au bout de quelques mois, ils n’y pensent plus, n’entendent même plus rien.

Outre sa paix profonde, ce verger a d’autres agréments. D’abord, il ne ressemble pas trop à un jardin de curé. Il n’y a pas là que des arbres bêtes, comme le poirier-quenouille, par exemple. Les lilas y fleurissent, au printemps.