Mais le petit Wolff, sortant de l’église le dernier, s’arrêta tout ému devant le bel enfant qui dormait.
— « Hélas ! — se dit l’orphelin, — c’est affreux ! ce pauvre petit va sans chaussures par un temps si rude... Mais, ce qui est encore pis, il n’a même pas, ce soir, un soulier ou un sabot à laisser devant lui, pendant son sommeil, afin que le petit Noël y dépose de quoi soulager sa misère ! »
Et, emporté par son bon cœur, Wolff retira le sabot de son pied droit, le posa devant l’enfant endormi, et, comme il put, tantôt à cloche-pied, tantôt boitillant et mouillant son chausson dans la neige, il retourna chez sa tante.
— « Voyez le vaurien ! — s’écria la vieille, pleine de fureur au retour du déchaussé. — Qu’as-tu fait de ton sabot, petit misérable ? »
Le petit Wolff ne savait pas mentir, et bien qu’il grelottât de terreur en voyant se hérisser les poils gris sur le nez de la mégère, il essaya, tout en balbutiant, de conter son aventure.
Mais la vieille avare partit d’un effrayant éclat de rire.
— « Ah ! monsieur se déchausse pour les mendiants ! Ah ! monsieur dépareille sa paire de sabots