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comme une fille sans jeunesse et sans beauté, tombée dans la misère, pouvant faire tout au plus illusion, sous le fard, à quelque soupeur pris de vin. Une pareille créature n’avait pu trouver un amant assez riche pour faire de telles largesses. Ce n’était pas vrai, et, si j’en avais douté, j’en aurais vu éclater la preuve dans les yeux que Marguerite s’efforçait de tenir fixes sur les miens, dans ses yeux où le regard semblait trembler et dont les paupières palpitaient à coups rapides, dans ses yeux de menteuse !

Je fus sur le point de lui dire toute ma pensée, d’éclater en reproches, de lui faire une scène. Mais j’eus peur qu’elle ne revînt plus, et je me contins.

Elle continua de me parler affectueusement, me disant qu’elle gagnait à présent trois francs cinquante et jusqu’à quatre francs par jour, qu’elle avait trop d’ouvrage et n’y pouvait suffire, qu’elle songeait à prendre une apprentie. Elle accumulait les mensonges, j’en avais la certitude.

Bien que je sentisse gronder en moi un orage de douleur et de colère, j’eus la force d’être calme jusqu’au bout ; je ne répondis que par des mots insignifiants à tout ce bavardage. Elle attribua sans doute cet accès de taciturnité à ma triste situation