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princesse Babéloff, logée depuis cinq ou six jours aux Roches-Noires, était en effet Mlle Elsa de Hansberg et qu’elle n’avait été mariée que pendant un an à peine, son mari ayant été tué par accident, dans une chasse. Mon camarade ajouta que la princesse avait aussi perdu sa mère et qu’elle voyageait pour se distraire de ses récents chagrins, seulement accompagnée d’une vieille parente, duègne sans importance. La princesse ne devait passer qu’une semaine à Trouville et retournerait ensuite en Danemark.

« Donc Elsa était veuve, libre de toute influence, ne dépendant que d’elle-même, et je me rappelais soudain que, dix-huit mois auparavant, elle avait été affligée, elle avait souffert d’être séparée de moi. Un immense espoir m’envahissait. Je voulais la revoir, la revoir sur-le-champ. Quittant brusquement mon compagnon, je rentrai chez moi et j’écrivis à la princesse une lettre respectueuse, m’autorisant du hasard qui nous rapprochait pour lui dire combien je prenais part à son double deuil et quel fidèle sentiment j’avais gardé pour elle. Mon messager m’apporta une réponse immédiate, une lettre timbrée d’une couronne princière, hélas ! mais écrite par Elsa elle-même, d’une de ces