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consolation pour moi, puisque notre union était impossible.

« Je revins à Paris, j’y cherchai l’oubli dans de violentes distractions, et six mois après avoir quitté le Danemark, j’appris le mariage de Mlle de Hansberg avec un jeune russe, le prince Babéloff. Elle avait obéi à un désir, à un ordre de sa mère, sans aucun doute. Pouvais-je lui en vouloir ?... Une enfant !

« Je fus nommé à Lisbonne et je m’y ennuyai pendant une longue année. Le grand soleil augmente et exaspère la mélancolie. Enfin, dans l’été de 75, je pris un nouveau congé, dont je passai la durée à Trouville.

« Ce fut là qu’un matin, prenant le café en compagnie d’un de mes collègues, sous la tente du casino, je lus dans le journal local, parmi les noms des voyageurs de distinction récemment arrivés à l’hôtel des Roches-Noires, celui de la princesse Babéloff.

« Mon cœur se mit à battre avec violence. Mais était-ce bien Elsa qui se trouvait si près de moi ? J’interrogeai mon compagnon, homme très mondain, ayant des relations cosmopolites, et je sus par lui — tu devines mon émotion — que la