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Depuis ces dix dernières années, il n’y a certainement pas eu de plus vive surprise dans le monde des lettres que l’apparition du charmant volume de prose, tout simplement intitulé Lettres d’Amour, qu’a publié chez Alphonse Lemerre le poète Marius Cabannes, et qui est arrivé en peu de mois à sa soixantième édition.

Fils d’un cultivateur des environs de Bayonne, Marius Cabannes a débarqué, il y a sept ou huit ans, dans un petit hôtel garni de la rue Racine, avec quatre louis dans son gousset et un gros manuscrit de poèmes au fond de sa malle. Cet homme du Midi, ambitieux et pauvre, qui, pendant l’interminable voyage en « troisième », s’était nourri d’un pot de confit d’oie et d’un