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— « Bah ! c’est un petit revenez-y de jeunesse... Dites donc, Maugé, c’est peut-être d’avoir mangé des pommes cuites ? »

D’ailleurs, deux jours après, il était bien question de toutes ces bêtises-là ! La nouvelle comédie du célèbre auteur, l’Argent-Roi, venait d’être mise à l’étude, et il en dirigeait avec ardeur les répétitions, repris par sa soif inétanchable de succès et d’argent.

La pièce, on s’en souvient, tomba, ou à peu près. C’est d’elle que date la décadence de Maugé, et Sylvandire y fut médiocre, dans un rôle qui ne lui convenait pas. Énervé, furieux de voir les recettes du théâtre baisser au bout de huit jours, l’auteur dramatique, chez qui venaient de se réveiller de vieux rhumatismes, alla se réchauffer au soleil de Nice et y resta jusqu’à la fin de l’hiver.

A son retour à Paris, une des premières figures de connaissance qu’il rencontra fut Tirmann, dont la vue lui remit Amédée en mémoire. Il s’enquit du petit alto de l’Odéon.

— « Amédée ! — dit le maestro, dont le maigre et dantesque visage se creusa douloureusement. — C’est bien triste, et nous ferions mieux de parler