de Mozart. — S’il n’eût pas tremblé pour sa subvention et redouté la commission du budget, ce directeur, à qui les fumées du succès montaient à la tête, aurait fait imprimer sur son affiche, — sur la grave et classique affiche de l’Odéon, — pour mieux annoncer le « clou » de la Petite Baronne : « Tous les soirs, à onze heures moins un quart, le « regard » de Mademoiselle Sylvandire. »
Or, le jour de la « soixante-cinquième », la comédienne était en train de faire son changement du « trois », — l’acte du regard, — et la délicieuse brune, épaules et bras nus, baissait la tête pour enfiler la robe que lui présentait l’habilleuse, lorsque César Maugé entra dans sa loge, brusquement, ayant à peine frappé à la porte.
L’actrice poussa un petit cri. Mais l’auteur dramatique — une vieille connaissance — la baisa sur le croquant de l’oreille, par égard pour le maquillage ; puis, après avoir allumé un cigare au bec de gaz de la toilette, il se laissa tomber sur le canapé, ôta son chapeau, et, tournant ses yeux d’acier vers la comédienne :
« Sylvandire, — lui dit-il, — veux-tu jouer ici le premier rôle de ma nouvelle pièce ?... Oui, celle que je destinais au Vaudeville ? »