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« Il faudra peut-être rogner quelques bocks et quelques absinthes, pensait-il, et se méfier du bézigue du vétérinaire. Mais il n’y a pas, à dire, ce sera bien plus réglementaire »

« Capitaine, vous êtes un lâcheur. »

Telle fut l’apostrophe dont les cariatides du café Prosper saluèrent désormais ses entrées du capitaine de jour en jour plus rares.

Car le pauvre homme n’avait pas prévu toutes les conséquences de sa bonne action. La suppression de l’absinthe matinale avait suffi à couvrir les modestes frais de l’entretien de Pierrette ; mais combien n’avait-il pas fallu d’autres réformes pour parer aux dépenses imprévues de son ménage de garçon ! Pleine de reconnaissance, la petite fille voulait la prouver par son zèle. Déjà la chambre avait changé d’aspect. Les meubles étaient rangés et astiqués, le foyer décent, le carreau verni et les