Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t4, 1909.djvu/147

Cette page n’a pas encore été corrigée


On se couche avec angoisse
Dans les lits mal bassinés.
Les vitraux de la paroisse
Ne sont pas illuminés.

Tout dort. Qu’il est solitaire,
Le hameau silencieux !
Les astres, avec mystère,
Ont l’air de cligner des yeux.

Mais, chut ! L’ange va descendre
Des profondeurs du ciel noir.
Tous les enfants dans la cendre
Ont mis leurs souliers, ce soir.

Comme les autres années,
Il vient, lumineux et doux,
Jeter par les cheminées
Cadeaux, bonbons et joujoux.

Mais, ayant fait son message,
Tout à coup il aperçoit,
Là-bas, au bout du village,
Sous la neige, un humble toit.