Tes vers ne sont qu’amour, religion, nature ;
Ton cœur resta naïf, ta pensée était pure ;
Et je t’envie en t’admirant.
Chrétien, tu n’as jamais oublié tes prières,
Et tu passas sans voir, dans nos cités de pierres,
Toutes les fanges du pavé ;
Tendre et fidèle esprit, tu chantais comme on prie,
Et répétais les noms d’Arvor et de Marie
Comme le Pater et l’Ave.
Oh ! comme il a senti profondément tes charmes,
Pays mouillé, touchant comme un visage en larmes !
Qu’il vous aimait, landes, rochers,
Arbres que l’Océan courbe sous ses haleines,
Et vous surtout, Bretons, cœurs forts comme vos chênes
Et pieux comme vos clochers !
Vous l’honorez, c’est bien. Mais, devant cette image,
Le pays tout entier s’associe à l’hommage
Et veut s’incliner aujourd’hui.
Ce simple et doux Brizeux, c’est notre Théocrite ;
Son œuvre en notre cher langage fut écrite.
Tous les Français sont fiers de lui.
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