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Tous ont les honteuses macules
Du poison qui fait son travail ;
Les mains sont noires de pustules
Du pilote à son gouvernail ;
Et, défiguré par un chancre,
Songeant qu’il faudra bien, un jour,
Rentrer au port et jeter l’ancre,
L’amiral a peur du retour.
Horreur ! grâce au vent qui l’entraîne,
Le sinistre vaisseau-trésor
Ramène une double gangrène,
La lèpre et le besoin de l’or ;
Et pour qu’elle s’y développe
De nation en nation,
Ces maudits portent à l’Europe
L’incurable contagion.
Pavillon flottant, tête basse,
Ils vont, mornes, dans la splendeur…
— Vois ce riche insolent qui passe,
Il a la peste dans le cœur !