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Ranimant en toi, pauvre vieille,
Le feu sous la cendre endormi,
Murmure, un jour, à ton oreille,
Un poème de ton ami.

Les seuls vers de lui qu’on connaisse,
Les seuls dont la tendre langueur
Émeuve encore la jeunesse
Et trouve un écho dans son cœur ;

Alors, joyeuse et rassurée,
Tu me trouveras bien heureux
Que ma chanson soit murmurée
Par les lèvres des amoureux.

Ces vers, dont on garde mémoire,
Seront deux fois récompensés,
S’ils défendent un peu ma gloire,
Eux qui m’ont valu tes baisers.

Des larmes mouillant tes lunettes,
Tu te souviendras qu’autrefois,
Accompagné par les fauvettes,
Je te les disais dans les bois.