Malheureuse ! et surtout ne prends pas le chemin
Qui mène aux ponts où l’eau, murmurant contre l’arche,
T’offrirait son lit froid et mortel… Marche ! marche !
Ce supplice n’est plus. L’errante qu’on poursuit
Peut frapper désormais à l’Asile de nuit ;
Ce refuge est ouvert à la bête traquée ;
Et l’hospitalité, sans même être invoquée,
L’attend là pour un jour, pour deux, pour trois, enfin
Pour le temps de trouver du travail et du pain.
Mais la misère est grande et Paris est immense ;
Et, malgré bien des dons, cette œuvre qui commence
N’a qu’un pauvre logis, au faubourg, dans un coin,
Là-bas, et le malheur doit y venir de loin.
Abrégez son chemin ; fondez un autre asile,
Heureux du monde à qui le bien est si facile.
Donnez. Une maison nouvelle s’ouvrira.
Femme qui revenez, le soir, de l’Opéra,
Au bercement léger d’une bonne voiture,
Songez qu’à la même heure une autre créature
Ne peut aller trouver, la force lui manquant,
Tout au bout de Paris, le bois d’un lit de camp !
Songez, quand vous irez, tout émue et joyeuse,
Dans la petite chambre où tremble une veilleuse,
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