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L’ASILE DE NUIT


poésie dite par M. Coquelin aîné, à l'occasion du centenaire de la Société philanthropique, le 9 mai 1880

 
Un soir, — ce souvenir me donne le frisson, —
Un ami m’a conduit dans la triste maison
Qui recueille, à Paris, les femmes sans asile.
La porte est grande ouverte et l’accès est facile.
Disant un nom, montrant quelque papier qu’elle a,
Toute errante de nuit peut venir frapper là.
On l’interrogera seulement pour la forme.
Sa soupe est chaude ; un lit est prêt pour qu’elle y dorme ;
L’hôtesse qui la fait asseoir au coin du feu,
Respectant son silence, attendra son aveu.