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VIEUX BROUILLON DE LETTRE




Adieu ! J’ai peur d’aimer. Quittons-nous ce soir même.
Je te ferais souffrir et tu me rendrais fou.
Ainsi qu’une coquette ôte un collier qu’elle aime,
Je détache à resfret tes bras blancs de mon cou.

Adieu ! L’Amour viendrait. Bornons-nous au caprice.
Ne nous torturons pas des larmes du départ.
Adieu ! Mon cœur blessé saigne à sa cicatrice.
J’ai tant souffert, vois-tu, pour avoir foi trop tard.