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Ni son père qui rit et pleure en l’embrassant,
Rien ne peut empêcher que son cœur ne se serre
Alors qu’il se souvient de sa libre misère.
Ah ! qu’il aimerait mieux le fruit à peine mûr
Qu’on dérobe et qu’on mange, à cheval sur un mur,
Le revers du fossé pour dormir et la source
Pour laver ses pieds nus fatigués d’une course,
Mais du moins le plein ciel et le vaste horizon !
— Parfois, sur le rempart de sa noble prison,
On le voit, poursuivant sa chimère innocente,
Caresser de ses doigts une guitare absente
Et, les regards au ciel, le seul pays natal,
Se chanter à voix basse un air oriental.