Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t2, 1892.djvu/323

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LETTRE


Non, ce n’est pas en vous « un idéal » que j’aime,
C’est vous tout simplement, mon enfant, c’est vous-même.
Telle Dieu vous a faite, et telle je vous veux.
Et rien ne m’éblouit, ni l’or de vos cheveux,
Ni le feu sombre et doux de vos larges prunelles,
Bien que ma passion ait pris sa source en elles.
Comme moi, vous devez avoir plus d’un défaut ;
Pourtant c’est vous que j’aime et c’est vous qu’il me faut.
Je ne poursuis pas là de chimère impossible ;
Non, non ! Mais seulement, si vous êtes sensible
Au sentiment profond, pur, fidèle et sacré,