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L’incarnat de sa bouche adorablement grande ?
Oui, les astres sont purs, mais aucun, dans les cieux,
Aucun n’est éclatant et pur comme ses yeux ;
Et l’antilope errant sous le taillis humide
N’a pas ce long regard lumineux et timide.
Ah ! devant tant de grâce et de charme innocent,
Le poète qui veut décrire est impuissant,
Mais l’amant peut du moins s’écrier : « Sois bénie,
O faculté sublime à l’égal du génie,
Mémoire, qui me rends son sourire et sa voix,
Et qui fais qu’exilé loin d’elle je la vois ! »