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Voyageur, je devais partir le lendemain ;
Mais tu m’as pris mon cœur sans pouvoir me le rendre,
Alors que pour l’adieu je t’ai touché la main.
À ce dernier bonheur j’étais loin de m’attendre,
Et je me croyais mort à toutes les amours ;
Mais j’ai vu ton regard spirituel et tendre ;
Et tout m’a bien prouvé, dans les instants trop courts
Passés auprès de toi, blonde sœur d’Ophélie,
Que je pouvais aimer encore, et pour toujours.
Et je ne me dis pas que c’est une folie,
Que j’avais dix-sept ans le jour où tu naquis ;
Car le triste passé, je l’efface et l’oublie,
Et tu ne peux savoir à quel point c’est exquis !