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III

Elle était là depuis une minute à peine,
Lorsque le Bavarois, se tournant vers Irène,
Et sur la jeune fille ouvrant l’œil à demi :

« Ce médecin, dit-il, me croyait endormi ;
Mais j’ai tout entendu. Merci, mademoiselle,
Merci du fond du cœur, moins pour moi que pour celle
À qui vous me rendrez et qui m’attend là-bas ! »

Elle lui répondit :

                                    « Ne vous agitez pas.
Dormez. C’est du repos que dépend votre vie.

— Non, reprit-il, il faut d’abord que je confie
Le secret que j’ai là ; car la mort peut venir.
J’ai fait une promesse et je veux la tenir.

— Parlez donc, dit Irène, et soulagez votre âme.

— La guerre… Non, la guerre est une chose infâme !