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Avec tant de mépris son regard se promène
Qu’il force à reculer cette marée humaine.
« Que voulez-vous ? a dit-il d’un ton terrible et bref.

Mais les séditieux, à la voix de leur chef,
Sentent s’évanouir toute leur insolence.
Il s’écoule un moment de très profond silence ;
Puis, de sa sombre voix qui tremble de courroux,
Le padischah demande encor :

                                          « Que voulez― vous ? »

Alors un vieux soldat, un héros d’aventure,
Qui portait trois poignards passés dans sa ceinture,
Un vétéran du temps de Bayézid-Pacha,
Sortit des premiers rangs du peuple ; il s’approcha
Du sultan, et, levant sa face balafrée :
« Commandeur des croyants, dit-il, tête sacrée,
Nous t’appartenons tous à jamais, âme et chair.
Nous ne demandons rien, on nous paie assez cher,
Et mourir pour ta gloire est tout ce qu’on espère.
Mais permets au plus vieux des soldats de ton père,
Qui, sous lui, combattit avec quelque valeur
Sçander-beg, Hunyade et Drakul Pempaleur,