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Aux ordres de la loi musulmane a soumis
Sa femme, ses enfants, ses parents, ses amis.
Chaque jour, à sa voix, l’Islam s’accroît du triple.
Aux plus lointains pays du désert maint disciple
S’en est allé, portant, cachés sous ses habits,
Les saints versets écrits sur des os de brebis ;
Et vingt tribus au seul Allah rendent hommages.
Pourtant les vieux Mekkains, adorateurs d’images,
Dont la grande mosquée accueillait à la fois
Trois cent soixante dieux d’or, d’argile et de bois,
Et ceux à qui les djinns font peur, et les sectaires
D’Hobal, et le bas peuple, avide de mystères,
Qui prit pour une idole et qui divinisa
La vierge byzantine avec l’enfant Issa,
Et tous ceux qui tuaient leurs filles en bas âge,
Ont pris en sainte horreur l’homme pieux et sage
Qui leur parle d’un Dieu qu’ils ne comprennent pas ;
Ils souillent de crachats la trace de ses pas ;
Et la calme douceur qu’il garde sous l’outrage
Augmente leur colère et redouble leur rage.
On brandit le candjiar, en lui montrant le poing,
Et le Prophète va périr, s’il ne fuit point.

Une nuit donc, il part, seul avec Abou-Beckre.