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Le bonhomme d’abord refusa.
                                    « Non, j’insiste,
Dit Olivier. Ce sont des bibelots d’artiste,
Des objets sans valeur, à peine des bijoux.
J’ai passé, mon ami, quatre longs mois chez vous,
Et c’est un peu mon droit d’ami de la famille
De faire ce petit présent à votre fille. »

C’était juste ; et le père à la fin consentit
En souriant.

                     Suzanne, elle, n’avait rien dit ;
Mais son merci d’enfant et sa rougeur d’oreilles,
Quand Olivier lui mit dans les mains ces merveilles,
Dénoncèrent sa joie et son désir caché.

Dans un coin du salon était une psyché.
Suzanne, rejetant sa mante de dentelle,
Vint, afin d’essayer les bijoux, devant elle ;
Et dans la grande glace où l’enfant se mirait
Olivier put la voir comme dans un portrait.
Quand elle eut mis, avec un sourire de joie,
Le petit fez mignon et la veste de soie
Dont l’or du filigrane égayait le fond vert,
Chargé de bracelets ses deux bras, et couvert