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enfant paresseux illustre de pierrots pendus les marges de sa grammaire.

C’étaient parfois des strophes qu’on nous faisait l’honneur de nous demander, en faveur des œuvres patriotiques fondées à la suite des récents malheurs de la France ; mais plus souvent, c’étaient de simples fantaisies, des notes rapides, des croquis jetés, ou bien encore une plainte que nous arrachait notre mal ordinaire, le spleen. Il nous arrivait aussi de transcrire sur le cahier rouge d’anciens vers de jeunesse que, de très bonne foi, nous croyions avoir détruits et que nous retrouvions par hasard, dans nos vieux papiers, donnant ainsi raison à la spirituelle boutade de Théophile Gautier qui prétend qu’un poète ne brûle jamais un manuscrit sans avoir d’abord pris soin d’en tirer copie.

Or notre éditeur et ami, Alphonse Lemerre, étant un jour venu nous blâmer de notre lenteur à terminer les différents travaux dont nous lui avions parlé, nous avons pensé au cahier rouge que nous n’avions pas ouvert depuis longtemps.

Tout d’abord, ces anciens vers nous firent un peu