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Ce qu’à présent, hélas ! il ne retrouvait plus,
C’était l’émotion autrefois ressentie.
Son âme, d’où la foi naïve était partie,
Avait trop vite appris qu’une promesse ment,
Qu’en disant : Pour toujours ! on fait un faux serment,
Et qu’on ne garde pas au cœur ni sur sa bouche
Les baisers prodigués dans les pattes de mouche.
— Quoi donc ? Toujours l’adieu, le regret, puis l’oubli !
La passion, ainsi que l’encre, avait pâli
Sur ces lettres d’amour, tendres ou libertines.
Et puis Rosette ici réclamait des bottines,
Florine un rôle en vers, Célimène un sonnet.
Ces détails lui sautaient aux yeux ; il comprenait ;
Et l’unique bonheur auquel on peut prétendre
En ce monde, est de croire et non pas de comprendre.
Tout à coup le soleil étincela, plus clair.
Le jeune homme voulut respirer le grand air ;
Il ferma le coffret, se mit à la croisée,
Et regarda.

                    La pluie, à la fin apaisée,
Semblait avoir lavé le matinal azur.
Des nuages légers passaient dans le ciel pur.
— Oh ! quelle bonne odeur a la terre mouillée ! ―
L’averse avait rendu plus fraîche la feuillée,