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Rien n’a troublé leur cœur héroïque et chrétien.
Et maintenant, à l’âge où l’âme se repose,
Elles ne semblent pas désirer autre chose
Que d’aller, en été, s’asseoir, vers le midi,
Sur quelque banc de pierre au soleil attiédi,
Pour regarder d’un œil plein de sereine extase
Les canards bleus et verts caquetant dans la vase,
Entendre la chanson des laveuses et voir
Les chevaux de labour descendre à l’abreuvoir.
Leur sourire d’enfant et leur front blanc qui tremble
Rayonnent de bien-être et de candeur ; il semble
Qu’elles ne songent plus à leurs chagrins passés,
Qu’elles pardonnent tout, et que c’est bien assez
Pour elles que d’avoir, dans leurs vieilles années,
Les peines d’autrefois étant bien terminées,
Et pour donner la joie à leurs quatre-vingts ans,
Le grand soleil, ce vieil ami des paysans.