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Que le plus vieux chef du Caucase
Bourre, en présence des aînés,
Avec le vélin d’un ukase
Les longs fusils damasquinés.

Qu’on ait le cheval qui se cabre
Sous les fourrures d’Astracan,
Et qu’on ceigne son plus grand sabre,
Son sabre de caïmacan.

Laissons les granges et les forges.
Que les fusils de nos aïeux
Frappent l’écho des vieilles gorges
De leur pétillement joyeux.

Et vous, prouvez, fières épouses,
Que celles-là que nous aimons
Aussi bien que nous sont jalouses
De la neige vierge des monts.

Adieu, femmes, qui serez veuves ;
Venez nous tendre l’étrier ;
Et puis, si les cartouches neuves
Nous manquent, au lieu de prier,