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Cligne ses yeux méchants et grignote une noix
Entre la grosse caisse et le chapeau chinois ;
Et deux bons paysans sont là, bouche béante,
Devant la toile peinte où l’on voit la géante,
Telle qu’elle a paru jadis devant les cours,
Soulevant décemment ses jupons un peu courts
Pour qu’on ne puisse pas supposer qu’elle triche,
Et montrant son mollet à l’empereur d’Autriche.


XXXIX

J’écris ces vers, ainsi qu’on fait des cigarettes,
Pour moi, pour le plaisir ; et ce sont des fleurettes
Que peut-être il valait bien mieux ne pas cueillir ;
Car cette impression qui m’a fait tressaillir,
Ce tableau d’un instant rencontré sur ma route,
Ont-ils un charme enfin pour celui qui m’écoute ?
Je ne le connais pas. Pour se plaire à ceci,
Est-il comme moi-même un rêveur endurci ?
Ne peut-il se fâcher qu’on lui prête ce rôle ?
Fi donc ! lecteur, tu lis par-dessus mon épaule.