Devant la vaste mer, devant les pics neigeux,
Je rêve d’un faubourg plein d’enfance et de jeux ;
D’un coteau tout pelé d’où ma Muse s’applique
A noter les tons fins d’un ciel mélancolique ;
D’un bout de Bièvre, avec quelques champs oubliés,
Où l’on tend une corde aux troncs des peupliers,
Pour y faire sécher la toile et la flanelle ;
Ou d’un coin pour pêcher dans l’île de Grenelle.
IV
J’adore la banlieue avec ses champs en friche
Et ses vieux murs lépreux, où quelque ancienne affiche
Me parle de quartiers dès longtemps démolis.
O vanité ! Le nom du marchand que j’y lis
Doit orner un tombeau dans le Père-Lachaise.
Je m’attarde. Il n’est rien ici qui ne me plaise,
Même les pissenlits frissonnant dans un coin ;
Et puis, pour regagner les maisons déjà loin,
Dont le couchant vermeil fait flamboyer les vitres,
Je prends un chemin noir semé d’écailles d’huîtres.
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