Allument à la longue un désespoir qui couve !
Cet homme est fatigué de l’existence. Il trouve,
— Où de pareils dégoûts vont-ils donc se nicher –
La colle et le fromage ignobles à toucher.
Il hait le vent coulis qui souffle de la rue,
Il ne peut plus sentir l’odeur de la morue,
Et ses doigts crevassés, maudissant leur destin,
Ont trop froid au contact des entonnoirs d’étain !
Pourtant il brille encore un rayon dans cette ombre.
Derrière son comptoir, seul, debout, le cœur sombre,
Quand il casse du sucre avec férocité,
Parfois entre un enfant, un doux blondin, tenté
Par les trésors poudreux du petit étalage.
Dans la naïveté du désir et de l’âge,
Il montre d’une main le bonbon alléchant
Et de l’autre il présente un sou noir au marchand.
L’homme alors est heureux plus qu’on ne peut le dire
Et, tout en souriant, – s’ils voyaient ce sourire,
Les autres épiciers le prendraient pour un fou, –
Il donne le bonbon et refuse le sou.
Mais aussi, ces jours-là, sa tristesse est plus douce ;
S’il lui vient un dégoût coupable, il le repousse ;
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