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III

Comme le presbytère est joyeux maintenant !
Bien qu’au bord de la mer il soit moins rayonnant,
Le printemps, qui sourit parmi les giboulées,
Éclaire le gazon frileux dans les allées,
Réchauffe le vieux seuil, le cep en espalier,
Et vient mourir au bas du gothique escalier.

Le jardin rajeunit, rempli de pousses vertes.
L’éclat de rire sort des fenêtres ouvertes.
La brique a le ton rose et charmant d’un décor,
Et le chaume brillant pétille comme l’or.

Ah ! si le jardin sombre et les vieux murs moroses
Se sont transfigurés si vite, si les roses
Ont si vite chassé l’ortie et le chardon,
Si la tendre espérance et l’aimable pardon
De floréal ont pris ce coin noir pour leurs fêtes,
Si plus pures et plus exquises se sont faites
Pour ce lieu les senteurs premières des lilas,