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Aux jambes. Maintenant je t’avais donné l’ordre
De m’aller vilement quérir à boire ; va. »

Le moine, qui s’était assis, se releva.
Son froc l’enveloppait de grandes lignes blanches ;
Ses mains en l’air sortaient, tremblantes, de ses manches,
Et, sous l’ombre de sa cagoule, son regard
S’attachait fixement sur le marquis.
                                                                « Vieillard,
Repens-toi ! cria-t-il. Avant que de descendre
Au tombeau, va souiller tes cheveux blancs de cendre,
Prends le cilice et prends la robe comme nous,
Aux marches des autels use tes vieux genoux,
Va chanter les répons et va baiser la pierre
Des cloîtres, et, la nuit, couche dans une bière.
Le martinet armé de ses pointes de fer
Entretenant la plaie ardente sur ta chair,
L’in pace, l’escalier gluant où l’on trébuche,
Le jeûne, le pain noir et l’eau bue à la cruche,
Sont doux pour un pécheur qui se repent si tard !

— Holà ! cria Gottlob, ridicule bâtard,
Sache d’abord qu’il n’est qu’un vêtement qui m’aille :
C’est mon habit de fer qu’on forgea maille à maille,