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d'observer que le village de ſt Martin du mont est ſeul intéreſsé dans la contestation présente, et que les hameaux qui en dépendent n'y veulent prendre aucune part, parceque la fontaine ne peut être pour eux d'aucun usage. La délibération n' donc pu et du être formée que par les parties intéreſsées c'est à dire par les habitant du village de ſt Martin du mont ; ce village n'est composé que de dix ſept habitants dont il en a paru quinze dans la délibération, et quand de ce nombre on ôteroit Claude Bouret fils et la Demoiselle Baitailloud Veuve Collet, quoiqu'elle y doive être considérée et ſoit éffectivement chef de famille, le nombre des habitants resteroit encore pour treize, il ſeroit ſuffisant pour faire valider la délibération.

il faut donc écarer ces nullités qui ne ſont que chimériques et dont la Veuve Geoffray elle-même ne pas faire grand cas, puisqu'elle a déffendu au fond.

Les consultants en réclamant le droit et la poſseſsion où ils ſont de la fondation dont il ſ'agit ont dit qu'elle étoit située dans une place publique, ensorte que cette fontaine étoit auſsi publique.

La Veuve Geoffray ſ'est bien gardée de convenir que la place fut publique ; elle ſoutient même que la fontaine n'est qu'une citerne dont les eaux ſont d'une mauvaise qualité très noire et très bourbeuse. Enfin elle a communiqué un acte d'échange fait entre ſon mari et le ſr Moraud le 19 janvier 1772 par lequel elle prétend avoir acquis la place et la fontaine qui y est renfermée. Elle ajoute que tant elle que ſon mari en ont toujours joui paisiblement depuis l'échange.

Cette prétendue poſseſsion n'est pas vraie ; au contraire le mari de la déffendereſse pensoit ſi peu que la place de la fontaine eut été comprise dans l'échange, qu'il établit une ſéparation entre cette place et ſa cour en plantant des laes derrière la fontaine, en décrivant une ligne depuis le chateau Moraud à l'angle Orientale, ſepentrionale qui tire au vent, déclinant ensuite au matin, et les choses étoient restées dans cet état, jusqu'au moment qu'il a plu à la Veuve Geoffray de détruire la fontaine.

Le titre produit par la Veuve Geoffray ne peut lui être d'aucune utilité, il ne peut point nuire aux consultants, parcequ'il leur est étranger ; il n'a point été fait avec eux, et tous les raisonnements de la Veuve Geoffray ne peuvent être d'aucune