Page:Coote - Mémoires de Miss Coote, 1911.djvu/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 72 —

plaindre à Miss Flaybum, de crainte de représailles de notre part.

Les derniers jours approchaient, et je devais prendre congé du vieil établissement dans moins d’une semaine, mais je ne voulais pas le faire sans avoir tiré vengeance de mes griefs. J’eus à ce sujet plusieurs entretiens avec Mademoiselle et Cécile ; après mûres réflexions, nous engageâmes toutes les demoiselle qui devaient quitter à se joindre à nous ; en outre, nous mîmes au courant de notre projet une douzaine des autres qui nous promirent d’être neutres et de jouer le rôle de spectatrices terrifiées. Dans son heureuse prudence, Miss Flaybum faisait coucher toutes les servantes, excepté Maria, à l’autre extrémité de la maison ; une grosse porte, barrée de fer, solidement verrouillée, les eût, à toute éventualité, empêchées d’arriver jusqu’à nous.

Miss Flaybum avait l’habitude de donner une soirée d’adieu aux élèves qui s’en allaient, la veille de leur départ. Nous résolûmes de corrompre Maria, pour l’induire à trahir sa patronne et à favoriser nos projets. Notre plan était de nous emparer de Miss Flaybum, Miss Herbert et Frau Bildaur, et de bien les fesser, surtout les deux premières. Nous n’eûmes aucune difficulté du côté de Maria, qui venait précisément de toucher ses gages. Je lui promis un bon dédommagement et une place