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jeux ne fussent pas interdits par la maîtresse, mais il était de règle de laisser les élèves s’amuser comme elles l’entendaient dans leur dortoir. Au plus fort de nos ébats, la porte s’ouvrit soudain et Mlle Fosse entra en s’écriant : « Ah ! les polissonnes, je vous y prends, hors du lit, la lampe allumée, en train de vous fouetter réciproquement et nues comme des vers encore ! Miss Flaybum tolère cela, je n’ai rien à dire, mais vous méritez une bonne fessée ; voyons, mademoiselle Coote, que diriez-vous d’une correction avec ceci ? Et elle me montra une jolie petite verge faite de longues et fines brindilles, réunies par un ruban bleu. « Cela vous cinglera sans doute plus qu’une fessée à la main ?

— Ah mademoiselle, j’en ai tâté d’autres que celle-ci, trois fois plus fortes, au moins ; mon pauvre grand-père était un rude fouetteur, répliquai-je.

Mademoiselle. — Je croyais que les filles n’étaient fouettées qu’à l’école ; vous me raconterez cela tout au long, n’est-ce pas, miss Rosa.

— Bien volontiers, répondis-je, je ne crois pas qu’aucune de vous ait été témoin de pareilles corrections, répondis-je.

Pendant que nous parlions, la belle française s’était rapidement déshabillée ; elle était très brune, avait des cheveux d’ébène, le front assez bas, de grands yeux étincelants, magnifiquement ombragés d’épais sourcils ; sa phy-