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nous ne s’est amusée avec elle. C’est à moi que vous appartenez, Rosa.

Nous commençâmes alors le jeu des claques qui n’était qu’une variété du jeu de « chat perché » si en faveur chez les enfants. Notre dortoir était très large ; les trois lits, les tables, les toilettes, les chaises, etc., rangés contre le mur laissaient un grand espace libre au milieu.

« C’est moi qui commence », fit lady Clara en se plaçant au milieu de la pièce.

Chaque demoiselle s’installa alors, touchant d’une main un lit ou tout autre meuble et comme Clara tournait le dos, tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, celles qui étaient placées favorablement s’approchaient avec précaution d’elle et lui donnaient une bonne claque sur les fesses, s’empressant aussitôt de regagner leurs postes. À ce jeu, le derrière de Clara prit bien vite une jolie teinte rose. Si elle réussissait à rendre la claque à celle qui lui avait donnée avant que celle-ci eut remis la main sur son meuble, c’est cette dernière qui prenait à son tour la place de la fouettée.

Nous nous en donnâmes à cœur joie, le bruit des claques dominait nos joyeuses exclamations ; on s’élançait, on s’échappait ; on glissait quelquefois, et, alors, pour varier le divertissement, la maladroite recevait de toutes les joueuses une fessée générale, jusqu’à ce qu’elle se fut relevée. On pourra s’étonner que de tels