Page:Coote - Mémoires de Miss Coote, 1911.djvu/59

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 55 —

mandai si la verge était en usage dans l’établissement.

— Ah ! je vous crois, répliqua-t-elle, vous êtes mignonne comme un amour et je serais bien fâchée de vous la voir donner. Elle m’embrassa et me caressa le derrière qui me cuisait quelque peu : « Comme il est chaud, tirez les draps pour le rafraîchir », ajouta-t-elle.

— Voyons-le ce pauvre cucul, dit miss Louise Van Tromp, une plantureuse allemande. Si nous jouions au fouet, avant que Mlle Fosse (l’institutrice française), vienne se coucher.

— Oui, venez, Rosa, ma chérie, vous aimerez bien cela et cela vous fera oublier votre petite fessée ; levez-vous, Cécile et Clara, on va s’amuser, fit Laure en s’adressant à l’honorable miss Cécile Deben et à lady Clara Wawering, qui avec l’institutrice française, complétaient les six occupantes de notre dortoir. « Vous savez, mademoiselle ne dira rien si elle nous surprend ».

Nous fûmes bientôt debout, nos chemises de nuit volèrent en l’air, et je pus examiner mes compagnes dans la plus absolue nudité, Laura était mince, gracieuse, avec de grands yeux bleus, indices d’un tempérament aimant. Cécile, qui paraissait avoir quinze ans, était une petite bonne femme dodue aux cheveux châtain et aux yeux bleus. Lady Clara avait dix-huit ans ; elle était brune, d’une taille au-dessus de la moyenne, bien proportionnée,