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distante d’environ un mille et demi. Il nous était interdit d’y aller à pied, même par le plus beau soleil. Nous n’occupions pas moins de trois voitures, car la pension comptait à peu près trois douzaines d’élèves et nous formions une vraie procession quand nous franchissions le portail de l’église ; il y avait généralement une certaine affluence pour nous voir arriver et partir. Les plus grandes d’entre nous assuraient que c’était pour voir nos jambes lorsque nous descendions de voiture. Nous ne portions que des bas de soie et de très élégantes bottines pour bien faire valoir nos mollets et, par les temps de pluie, quand nous étions obligées de nous retrousser un peu plus, je perçus plus d’une fois un murmure d’admiration parmi nos spectateurs. Chose qui nous surprenait, ceux-ci étaient surtout des messieurs âgés évidemment désireux de tenir leurs fils hors de la vue de nos charmes, selon le désir, sans doute, de Miss Flaybum.

Il nous était strictement défendu de nous promener sur les routes du village, mais les jours de congés ou de fêtes, ou à certaines occasions, lorsque le temps était beau, nos gouvernantes nous escortaient dans les pâturages ou dans un petit bois de trois ou quatre acres, enfermé dans la propriété. Là, à l’abri de tous regards, nous nous amusions à toutes sortes de jeux.

L’école était très select. On n’y admettait