Page:Coote - Mémoires de Miss Coote, 1911.djvu/55

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 51 —

trine et en arrache des gouttes de sang qui tachent son ventre blanc.

Jemima. — Oh ! Pitié ! Laissez-moi mourir ! Ne torturez pas plus longtemps une pauvre fille innocente.

Elle ne peut en dire plus long et les mots ne sortent plus de ses lèvres. Mme Mansell s’interpose alors en disant : « Assez comme cela, davantage pourrait être dangereux. »

Sir Eyre suffoquant. — Vous avez raison de me retenir, je l’aurais tuée.

La pauvre victime est retirée du cheval dans un état pitoyable ; elle ne peut pas se tenir debout ; son sang a coulé jusqu’à ses pantoufles ; on la ranime tant bien que mal en lui faisant prendre un cordial et on la ramène à sa chambre où elle dût garder le lit pendant plusieurs jours.

J’avais eu la revanche que j’étais si anxieuse de prendre. Mais le grand vengeur, à mon profond chagrin, enleva bientôt de ce monde mon pauvre grand-père et je demeurai tout à fait orpheline. Comme j’étais encore bien jeune, mes gardiens, conformément au testament de mon grand-père, me placèrent à l’Académie de Miss Flaybum pour achever mon éducation ; le vieux foyer fut abandonné et ses hôtes dispersés.

Je vous enverrai, dans une prochaine lettre,